Almandrade: penser, peindre, publier (1)

Almandrade n »a jamais été un dilettante. Au grand jamais. Dès son adolescence, il y a trente-cinq ans, avec ses amis proches – Gerchman*, Oiticica – créant ses premières œuvres expérimentales** il était de tous les débats à Salvador surtout mais aussi à São Paulo et Rio de Janeiro. Alors jeune architecte, l »amitié de Lygia Pape, aussi bien que les écrits de Dada, lui étaient vitaux, déjà. Dans son livre*** – où sont donc regroupés ses meilleurs articles publiés depuis vingt ans, en quatre parties distinctes -, lancé hier soir avec faste, cet esprit clair reprend ses «polémiques réflexives», toujours pertinentes en 2008, voire prémonitoires sur un sujet tel que l »évolution du paysage urbain de Salvador. Ou bien encore ses fines analyses des grands mouvements artistiques brésiliens du XXe siècle et des artistes qui le passionnent: Amilcar de Castro, surtout, Hélio Oiticica (et son «Parangolé»), les réalisations d »Oscar Niemeyer, le travail de Rubem Valentim ou bien l »œuvre du sculpteur Mario Cravo Junior. Et tant d »autres. La deuxième moitié du siècle défile ainsi, mais avec l »œil acéré du critique affectueux, qui sait trouver, souvent, en Roland Barthes, Herbert Marcuse, des alliés précieux.
Et rien ne nous semble plus pertinent que cette analyse de son ami l »essayiste Francisco Antônio Zorzo, autre bretteur (comme Almandrade) du Caderno Cultural, chaque samedi, du quotidien « A Tarde » : «Les arts plastiques, chez Almandrade, sont pensés à partir d »une nouvelle conception qui cherche à créer un nouvel ordre environnemental, un nouveau jeu combinatoire de formes et matières».

* Rubens Gerchman (1942-2008) qui dessina la première couverture du premier disque des Tropicalistes (emmenés par Caetano Veloso) : Tropicália (1968). Ou bien encore celle de Panis et circenses, des Mutantes.
** voir celle – qui reçut l »éloge de Hélio Oiticica – qui est reproduite en couverture de ce livre.
*** Escritos sobre arte, cidade e politica cultural / Editora Cispoesia/2008.

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