Wilson Rocha, saudoso
26 mars 2009. La première fois que j »ai vu votre signature, Wilson Rocha, c »était au bas d »un texte qui venait accompagner les photos, sur Salvador, de Mario Cravo Neto. La seconde fois, ce fut un portrait de vous, en noir et blanc, pris par le même « Mariozinho » qui figurait dans le livre de souvenirs du père du photographe, Mario Cravo Júnior. Absolument magnifique, ce portrait. La troisième fois, malheureusement, ce fut le jour de votre mort, que m »annonça Almandrade, le peintre.
J »en savais peu sur vous. Venu de Bolivie dans les annés quarante, vous aviez été enchanté par Salvador et la mer de Rio Vemelho. Mais les peintres, les poètes avaient déjà focalisé tout votre regard. Et les femmes créatrices surtout : Yonne Almeida, Maria Polo, Sônnic Von Brüsky, Pietrina Checcacci, Agi Strauss, Rosa Yagüe, Angela Cunha, Yêdamaria, Alice Soares. Pancetti, bien sûr, dont vous fûtes l »ami. Vous avez alors créé une revue et écrit sur votre enthousiasme pour ces peintres exposés à Bahia. Dans les journaux du Brésil entier et à l »étranger, à partir de votre résidence de Rio vermelho, allant et venant souvent, entre autres dans les ateliers des artistes. Pendant plus de quarante ans.
Mais aussi, dans les insterstices de votre temps bahianais libre, vos vers, publiés, célébraient encore et toujours la femme. Mais pas seulement. Pour cette démarche de poète, je reprendrai les mots de l »essayste Francisco Antônio Zorzo qui vous décrit comme celui qui « s »incline devant la beauté féminine » et voit la poésie comme « un mode d »organiser a réalité et non pas de représenter ou rendre beau ». Et je citerais ici quelques titres de vos créations « A voz feminina », « A flor rubra do desejo », « Reading Catullus », « Emergeência da nudez ».
Vous vavez chanté votre amour pour Bahia aussi (« Canção de amor a Bahia »), écrit en français, en espagnol des vers toujours plus lyriques. Et je cite ici Roger Bastide : » Un poète authentique qui, en dépit de la solitude, du froid, de la douleur, sait capter pour nous l »espérance d »une aurore ». Vous avez également dédié un poème à Ungaretti, rencontré J. L. Borges à Buenos Aires – où vous avez vécu quelque temps – pour lui faire l »éloge de Machado de Assis.
C »est avec saudade que nous nous sommes souvenus de vous, donc, le 26 mars 2009 au soir, au Museu da Cidade, au Pelourinho, autour d »Almandrade. En 2000, Roque Araújo – le Sancho des tournages de Glauber Rocha – vous a filmé pendant 2 heures, en 16mm, alors qu »Almandrade vous interviewait. Un montage de quarante minutes – « Cançõe do silêncio », digitalisé, est disponible. Il était là, aussi, Roque, avec votre soeur, Iris.
Bel hommage.