« La vexation comme business dans l’industrie musicale bahianaise », par Cláudio Luiz Pereira
Le lecteur trouvera ci-dessous la traduction par nos soins, et la version originale publiée le 24 septembre 2009 dans l’un des quotidiens de Salvador, A Tarde, d’un éditorial de l’anthropologue bahianais C.-L. Pereira, en réponse aux multiples réactions dans le Landernau Bahianais (et sur les ondes nationales, via la chaîne Globo, ensuite) et à la considération donnée par le milieu musical bahianais à la diffusion sur le réseau Youtube d’une vidéo qui met en scène les trémoussements des… fesses d’une commune professeur d’école publique, lors d’une soirée arrosée dans une lointaine et pauvre banlieue de Salvador.
La vexation comme business dans l’industrie musicale bahianaise
Le raisonnement que je fais ici, intempestif et vrai, est le reflet de ma perplexité avec l’épisode concernant la jeune femme protagoniste de « Toda enfiada », surtout de sa dernière interview, et de la déclaration, ici présentée, sur ses futurs chemins, passant d’institurice à danseuse de groupe de pagode.
Dans l’épisode, comme un tout, tout est vexatoire, mais suit un précepte clair, à partir duquel une fois actionnés quelques dispositifs de l’industrie culturelle, quelques personnes peuvent passer instantanément de la condition d’anonymes à celle de célébrités, moyennant la rupture nette de la frontière qui sépare l’univers privé du public.
Dire que c’est vexatoire ne signifie pas, néanmoins, que nous devons faire une censure morale à la jeune femme, parce quelle a dansé comme elle a dansé. Comme on dit, quand se perd le jugement, la première chose que l’on ressent est le corps. Pour moi, l’empressement de quelques-uns à la condamner ou à la censurer, pour la danse et l’opportunité au cours de laquelle elle dansa, est, en lui-même, vexatoire. Nous ne pouvons censurer les personnes car elles ressentent du plaisir dans les choses qu’elles font, pour le bien ou pour le mal.
Mérite censure, pourtant, l’industrie musicale bahianaise, qui se prévaut d’un code qui ne distingue pas le qualifié du déqualifié, et n’est même pas sensible à l’idée qu’il y a des produits qui sont trop honorés (dans le sens culturel même), et d’autres qui sont une véritable et retentissante honte. Cette industrie musicale semble avoir comme principe les idées de celui « qui a honte meurt de faim, et trop d’honneur est orgueil ». Mais, nous le savons tous, honneur et profit ne font pas bon ménage.
La vérité est que de la musique du petit groupe O Troco on sait peu de choses. Certainement cela va alimenter l’épouvantable son issu des petites carrioles des vendeurs de café du Terreiro de Jesus*, des vendeurs de cd piratés de Lapa*, des laveurs de voiture qui incommodent fréquemment et solennellement les voisins de tout quartier de Salvador, ou d’un bistroquet à l’arrière de la CEASA*. O Troco, de plus, n’est même pas une réalité concrète, et seulement un morceau, et survivra seulement, probablement, de la réalisation de petits et sordides scandales. Et nous donnera toujours une pièce, au cas où on insisterait à l’ignorer.
Inapte à produire une musique qui séduise des oreilles plus exigentes, O Troco suivra probablement une échelle de bassesse, jusqu’à ce que l’industrie bahianaise invente quelque chose de « différencié », dans son modèle épuisé et affaibli, et le directionnement vers la poubelle de notre industrie culturelle, où ont fini tant d’autres groupes musicaux de piètre mémoire. La musique qui est bonne vraiment pour O Troco est le rien, de telle manière qu’il est impossible de les prendre au sérieux, musicalement parlant.
Il est entendu que les producteurs musicaux bahianais, ces anonymes ou aussi célèbres messieurs, vampires occultes sur des montagnes d’argent, de mauvaise musique, lèche-bottes des hommes politiques en période électorale, avec le maintien de l’ignorance comme standard, veulent, avec O Troco, seulement gagner de l’argent. Ce sont eux qui méritent d’être repris dans leur fureur financière, déjá qu’ils ne se sentent ni incommodés ni répugnants, via cette si grande escroquerie et cet estelionato musicaux qu’ils pratiquent. La vérité est une, quand le mauvais devient bon, la situation est pire que jamais.
Et ce public bahianais, consommateur comme peu de musique, et qui applaudit debout même un pet d’un artiste, le consacrant, va continuer à être trompé, comme cela devait être. Musique et raffinement sont deux mots qui ne se rencontrent pas dans l’industrie musicale bahianaise. Argent et renommée, aucun désir, personne ne rompt le cercle de la médiocrité bien établie.
Quant à la danseuse, comme dit le peuple « la honte se perd seulement une fois », qu’a-t-elle de plus à perdre ? S’observant bien, elle fit du préjudice un bénéfice: nous revient-il de la censurer et de la condamner, à survivre comme professeur avec un minuscule salaire de 980 reais**, ayant une fille à élever ? Le peuple est savant, qui dit : « Quand la misère entre par la fenêtre, la vertu sort par la fenêtre ».
La vérité est que l’éducation perd une bonne jeune femme, qui aurait pu être utilisée d’une meilleure manière, dépendant du cas où les écoles opteraient pour introduire le pagode bahianais dans le curriculum vitae, et pour enseigner aux enfants les techniques corporales suaves et érotiques pour gagner leur vie ; ou bien, ce qui serait correct, pour payer des salaires décents et dignes, qui fassent justice à la vocation que beaucoup ont pour être professeurs.
Et quant à nous, nous qui n’avons rien à voir avec la jeune femme ou O Troco, nous gagnons chaque fois un peu plus la conscience qu’en cette Boa Terra*** personne ne meurt de malheur musical.
* Quartiers centraux et populeux de la Ville Haute de Salvador.
** À peu près 2,2 salaires minimum. 3 reais = 1 euro.
*** L’un des surnoms affectueux de Bahia ; voir entre autres, les chansons de João Gilberto.
O VEXAME COMO NEGóCIO NA INDúSTRIA MUSICAL BAIANA
Cláudio Luiz Pereira (Antropólogo do CEAO)
O raciocínio que faço a seguir, intempestivo é bem verdade, é reflexo da minha perplexidade com o episódio concernente a moça protagonista do « toda enfiada », sobretudo de sua última entrevista, e da declaração, ali apresentada, sobre seus novos rumo na vida, seguindo um novo destino, e passando de professora de criança à dançarina de grupo de pagode.
No episódio, como um todo, tudo é vexaminoso, mas segue um preceito claro, a partir do qual uma vez acionados alguns dispositivos da indústria cultural, algumas pessoas podem passar instantaneamente da condição de anônimas à de celebridades, mediante o rompimento claro da fronteira que demarca o universo privado do público.
Diz er que é vexaminoso não significa, todavia, que devemos fazer uma censura moral a moça, por que ela dançou como dançou. Como se diz, quando se perde o juízo a primeira coisa que se ressente é o corpo. Para mim, o empenho de alguns para condená-la ou censurá-la, pela dança e a oportunidade em que ela dançou, é, em si, também vexaminoso. Não podemos censurar as pessoas por elas sentirem prazer nas coisas que elas fazem, para o bem ou para o mal.
Merece censura, todavia, a indústria musical baiana, que se vale de um código que não distingue o qualificado do desqualificado, e nem é sensível a idéia de que há produtos que são por demais honrados (no sentido cultural mesmo), e outros que são uma vergonha retumbante. Esta indústria musical parece ter como princípio as idéias de que quem tem vergonha morre de fome, e honra demais é orgulho. Mas, todos sabemos, honra e proveito não cabem num mesmo saco.
A verdade é que da música de O Troco pouco se sabe. Com certeza vai alimentar a sonoridade medonha dos carrinhos de cafezinho do Terreiro de Jesus, de vendedores de cds piratas da Lapa, dos lava-jato que amiúde incomodam solenemente os vizinhos de tudo que é bairro de Salvador, ou de algum boteco de terceira classe atrás da CEASA. O Troco, além do mais, nem chega a ser um inteiro, é apenas um pedaço, e só sobreviverá, provavelmente, da realização de pequenos e sórdidos escândalos. E sempre nos dará um troco, caso insistamos em ignorá-lo.
Incapacitados de produzir uma música que seduza ouvidos mais exigentes, O Troco provavelmente seguirá numa escala de vileza, até que a indústria musical baiana invente algo « diferenciado « , neste seu modelo esgotado e combalido, e o descarte para a lata de lixo da nossa indústria cultural, onde recaíram tantos outros grupos musicais de infeliz memória. Música que é bom mesmo para o O Troco é nada, de modo que não dá pra levá-lo a sério, musicalmente.
Já os produtores musicais baianos, estes anônimos ou também célebres senhores, vampiros ocultos sobre montes de dinheiro, má música, puxa-saquismo político eleitoral, e a manutenção da ignorância como padrão, querem com O Troco é só ganhar um trocado. São eles que merecem ser repreendidos na sua sanha financeira, já que não se sentem incomodados ou enojados, com tamanha vigarice e estelionato musical. A verdade é uma só, quando o ruim torna-se bom, está pior que nunca.
E este público baiano, consumidor como poucos de música, e que> aplaude de pé até peido de artista, consagrando-o, vai continuar a ser enganado, como deveras é. Música e refinamento, são duas palavras que não se encontram na indústria musical baiana. Grana e fama, nada de ganas, ninguém rompe o circulo da mediocridade bem estabelecida.
Quanto a dançarina, como diz o povo « vergonha só se perde uma vez », o que ela tem mais a perder? Observando-se bem, fez do prejuízo o lucro: cabe censurá-la e condená-la a sobreviver como professora com o minguado salário de 980,00, tendo uma filha para cuidar? Bem sabido é o povo, que diz que quando a miséria entra pela porta, a virtude sai pela janela.
A verdade é que a educação perde uma boa moça, que poderia ter sido melhor aproveitada, bastando as escolas, tão somente, ou introduzir o pagode baiano no currículo, e ensinar as crianças técnicas corporais maviosas e eróticas para ganhar a vida; ou, o que seria o correto, pagar salários decentes e dignos, que fizessem justiça a vocação que muitos tem para serem professores.
E quanto a nós outros, aqueles que nada temos a ver com a moça ou O Troco, ganhamos cada vez mais consciência que na Boa Terra ninguém morre de infelicidade musical.
O texto está muito bem traduzido, Alex. Parabens!Merecia mesmo uma boa tradução, correspondente à sua excelencia (do autor).
Essa história, como muitas outras daqui, fazem parte do nosso anedotário socio-erótico.
Otávio Mangabeira ( nada a ver com Mnagabeira Unger…) um grande estadista baiano, dizia assim:
– Pense num absurdo.Pensou? Pois ele já aconteceu na Bahia.
Rire…
En ces temps de déferlante de la musique axé – et malheuresement pas de ses meilleurs représentants – un texte toujours intéressant á relire.