Torca, une lettre révélatrice
« O chato, Hélio, aqui, é que ninguém mais tem opinião sobre coisa alguma. Todo mundo virou uma espécie de Capinam (esse é o único de quem eu não gosto mesmo: é muito burro e mesquinho), e o que eu chamo de conformismo geral é isso mesmo, a burrice, a queimação de fumo o dia inteiro, como se isso fosse curtição, aqui é escapismo, vanguardismo de Capinam que é o geral, enfim, poesia sem poesia, papo furado, ninguém está em jogo, uma droga. Tudo parado, odeio. »
« Le chiant, Hélio, ici, est que plus personne n’a d’opinion sur quelque chose. Tout le monde devient une espèce de Capinan (celui-là c’est le seul que je n’aime vraiment pas: c’est un boeuf et un mesquin), et ce que je nomme conformisme général c’est cela même, la bêtise, le brûlage de tabac toute la journée, comme si cela fût profit, ici c’est lâché sans réflexion, avant-garde de Capinan qui est du général, enfin, de la poésie sans poésie, discussion vide, personne n’est en jeu, une merde. Tout stoppé, je hais ».
Torquato Neto (lettre à Hélio Oiticica, en 1972).
Capinan, bahianais, est l’un des paroliers du Tropicalisme. Bien et bon vivant, en 2010, il dirige le récemment inauguré, et déjà fermé pour travaux complémentaires depuis le 27 février 2010 pour un temps indéterminé, Museu Nacional da Cultura Afro-Brasileira, situé près du Pelourinho. Capinam a composé, entre autres, Soy Loco Por Ti, América, et plus de deux cents chansons dont Ponteio, Clarice, Papel Machê, Movimento dos Barcos, O Cirandeiro. Il est de l’Académie des lettres de Bahia depuis 2007. Le flâneur n’aura pas l’indécence de parler de lui ici, mais il fut victime, à sa modeste échelle, de cette bêtise du parolier, détectée par l’illustre et visionnaire Torca il y a quarante ans.
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