Ildásio Tavares et Baden Powell, un afrosamba pour l’éternité

MEMÓRIA DA BAHIA / ILDÁSIO TAVARESlldásio Tavares, Bahianais, est parolier des plus grands interprètes brésiliens tels Vinicius de Moraes, Maria Creuza et beaucoup d’autres, en l’occurence Baden Powell. Poète, polyglotte, il fut enseignant aux Etats-Unis et à Bahia. Vers. Sonnets. Journalisme. Romans. Opéra. Essais. Publié et traduit dans de nombreux pays. Il fut également l’un des amis les plus proches, quarante années durant, sans oublier d’être le préfacier de ses livres, du photographe Mario Cravo Neto, notre ami. Candomblé. Capoeira.  Ildásio, c’est une symphonie. Polémique, critiqué, haï, célébré, loué, détesté, toutes les générations le citent, en 2010. Il a écrit cette chronique (la traduction est du flâneur) dans le quotidien Tribuna da Bahia, le vendredi 23 juillet 2010, à l’occasion de la venue du fils de Baden Powell (Philippe Baden) à Salvador, dans un orchestre, pour un concert d’afrosambas – dont sept ne figurent pas sur le mythique disque de 1966 – en hommage au père. Ildásio, avec qui je bavarde régulièrement depuis 2003, était l’ami de Baden Powell.

Tel père, Tel fils

J’ai connu Philippe et Marcel durant le show où Baden Powell m’a invité à assister dans l’ancien Bar Canoa du regretté Hotel Meridien, en août 1992. Enfants, les deux, m’ont impressionné par leur précoce virtuosité. Philippe au piano, le sosie de son père, et Marcel à la guitare avec une lecture bien à lui du style du père, une position dans la manière d’empoigner la guitare semblable à celle du père. Il avait été à bonne école. Comme son frère, en son complexe talent musical démontré si tôt, accompagnant un des plus grands instrumentistes du monde, mon frère, mon partenaire.
En cette même soirée s’est noué le partenariat, un afrosamba, un partenariat dont j’ai déjà narré les péripéties au long de mon parcours. Mais aussi commence ma parenté avec les deux jeunes, fils d’un frère, ils sont mes neveux et m’ont de suite m’on appelé oncle et, pour faire un peu désordre, de Maître quand ils ont su que j’avais été Lacrau, joueur de capoeira de Mestre Bimba, ce qui, à 52 ans, était difficile à prouver. Tous les deux étaient joueurs de capoeira, et, plus que cela, aficionados et admirateurs de cet art martial noir qui à présent conquiert le monde.
J’ai même tenté de leur montrer pour donner un croc-en-jambe à Marcel, quelque temps après une nouvelle venue de Baden à Bahia, accompagné de son cousin João Aquino. Ce fut au Pelourinho, dans le bar Habeas Copos de mon ami Sérgio, mais là eut lieu la vexation. Marcel, parfaitement intégré dans cette matinée de capoeira, et rapide comme l’éclair, a anticipé mon coup et m’a fait tomber assis sur la chaise, dans un éclat de rire de João. Un vrai petit singe, ce mec.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Plus tard, à Rio de Janeiro, j’ai été voir un superbe show de Marcel, qui jouait déjà presque aussi bien que son père. J’y ai été avec Silvia, la veuve de Baden et la muse inspiratrice de l’afrosamba que j’ai fait avec le regretté génie, Canto de Yansá, rendant hommage à la divinité de mon amie. Ensuite nous avons été dîner et Marcel a rappelé le déplrable petit incident de capoeira dans des grands éclats de rire.  La promesse d’une joute de capoeira est restée une promesse, qui, grace à Dieu, ne s’est jamais réalisée. En plus d’être rusé, Marcel est rapide.
Malgré tout, la vocation de composer est plus dans l’esprit de Philippe. Il m’a invité à son accueillant appartement où il habitait avec son épouse parisienne Yael et une petite enfant. Il voulait tester le parolier de son père. Il se souvenait de deux ou trois  afrosambas que la mort de Baden empêcha de terminer. J’ai tenté quelques paroles. J’ai chanté une chansonnette de Omolu, no Caboclo et il a commencé à développer. Il m’a montré un des deux thèmes qui lui étaient propres. Nous avons tout enregistré sur un magnétophone portable d’excellente qualité. Et je suis revenu à Bahia avec ce trésor, rêvant de continuer avec le fils le partenariat effectué avec le père. Baden était jeune quand il a commencé avec Vinicius (de Moraes).
Furou. Mes trois filles prirent le magnétophone et enregistrèrent des conversations par dessus. Et je n’ai plus vu Philippe. Là, à Paris, il vient d’être nommé pour le prix Musica Popular Brasileira pour ce disque. J’ai envoyé des paroles, et il a adoré. Aujourd’hui il est au Teatro Castro Alves avec un show où il fait  tout, sélection, claviers, arrangements, où il y  a mon afrosamba avec Baden – que Philippe a vu faire – avec la voix de Mônica Salmaso, chanteuse que je ne connais pas mais dont j’ai entendu parler – lancement du disque dans lequel  pointe Canto de Yansá, dix-huit années après… Adupé Oloya. Oyá walê okunkun paradá.

afrosambajazzLe 23 juillet, étaient donc présents sur la scène du TCA, à Salvador, dirigés par Mario Adnet (guitare et voix, à droite sur la photo) et Philippe Baden Powell (piano et voix, à gauche sur la photo), avec un total de treize instruments différents: Marcos Nimrichter (piano eléctrique et accordéon), Jorge Helder (basse acoustique), Jurim Moreira (batterie), Armando Marçal (percussions), Jessé Sadoc (trompette), Eduardo Prado (trompa), Everson Moraes (trombone), Joana Adnet (clarinette et voix), Henrique Band (sax alto et flûtes), Edu Neves (sax tenor et flûtes), Teco Cardoso (sax baryton et flûtes) et Antonia Adnet (guitare à 7 cordes). Avec la participation spéciale de la chanteuse Mônica Salmaso. Chansons inédites: « Ritmo Afro », composée par Baden avec Philippe, Canto de Yansá (Baden et Ildásio Tavares), d’autres peu connues, comme Alodé (Baden) et Sermão (paroles de Paulo César Pinheiro), sans compter les classiques de Baden.

(Les deux dernières phrases du texte sont en langue yoruba, parlée et écrite par I. Tavares)

Tal pai, tal filho

Conheci Philippe e Marcel no show que Baden Powell me convidou a assistir no antigo Bar Canoa do saudoso Hotel Meridien, agosto de 1992. Meninos, os dois, me impressionaram pelo precoce virtuosismo: Philippe no teclado – a cara do pai; e Marcel no violão com uma leitura própria do estilo do pai; uma postura no empunhar o violão parecida com a do pai. Tinha boa escola. Assim como seu irmão, em seu complexo talento musical demonstrado tão cedo, acompamhando um dos maiores instrumentistas do mundo, meu irmão, meu parceiro.
Nessa mesma noite cristalizou-se a parceria, um afrosamba, parceria cujas peripécias já narrei neste meu cantinho. Mas também começou meu parentesco com os dois meninos, filhos de um irmão são sobrinhos e eles logo me batizaram de tio e de esculhambação de Mestre quando souberam que eu tinha sido Lacrau, capoeirista de Bimba, o que com 52 anos ficava difícil de provar. Todos dois eram capoeiristas e, mais que isso, aficionados e admiradores desta arte marcial negra que ora conquista o mundo.
Eu até que ensaiei para dar uma boa rasteira no Marcel, tempos depois numa volta de Baden à Bahia, acompanhado de seu primo João Aquino. Foi ali no Pelô no Habeas Copos do meu amigo Sérgio
mas aí deu-se o vexame. Marcel, perfeitamente integrado na manha da capoeira,
E rápido como um raio, antecipou-se ao meu golpe e me derrubou sentado na cadeira, com gargalhadas do João. Que mico, seu doutor.
Mas a novela não acaba aí. Mais tarde, no Rio, fui ver um lindo show de Marcel, que já tocava um violão proximo do pai. Fui com Silvia, viúva de Baden e musa inspiradora do afrosamba que fiz com o saudoso gênio, Canto de Yansan, homenageando o orixá da minha amiga. Depois fomos jantar e Marcel relembrou o deplorável incidente capoeirístico com boas risadas. Ficou no ar a promessa de um jogo, batendo um yuna, que, graças a Deus nunca se realizou. Além de manhoso, Marcel é rápido.
Contudo a vocação de compor ficou mais pra Philippe. Me convidou a seu aconchegante ap onde morava com sua esposa israelense Yael e uma filhinha pequena. Queria testar o letrista do pai. Lembrava de mais dois ou três afrosambas que a morte de Baden não deixara concluir. Ensaiei umas letras. Cantei uma cantiga de Omolu, no Caboclo
e ele começou a desenvolver. Ele me mostrou uns dois temas só dele. Registramos tudo num excelente gravador portátil. E voltei à Bahia com aquele tesouro, sonhando continuar no filho a parceria com o pai. Baden era menino quando começou com Vinicius.
Furou. Minhas três filhas pegaram meu gravador e tacaram conversa por cima. E não mais vi Philippe. Lá por Paris. Foi indicado agora
pro Prêmio Música Popular Brasileira por este CD. Mandei umas letras ,ele se empolgou… Hoje está no TCA levando um show em que fez de tudo, seleção, teclado, arranjos onde tem meu afrosambacom Baden que Philippe viu fazer, vocal Mônica Salmaso, cantora que desconheço mas de quem já ouvi falar — lançamento do CD em que desponta Canto de Yansan, 18 anos depois… Adupé Oloyá. Oyá walê okunkun paradá.

Ildásio Tavares

Vous aimerez aussi...

1 réponse

  1. tina almeida dit :

    Hummm! Muito boa matéria. Fala de detalhes que eu desconhecia sobre o grande talento dos irmãos Powell. Adorei.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *