Robinson Roberto, le sablier du temps argentique
« Dans le va et vient de la mer, en sa relation avec le sable », cinq années durant le cinéaste Robinson Roberto a guetté les traces laissées par les courants. Et, trente-six fois, les a fixées, avec son appareil photographique digital, le long des côtes nordestines. Comme une image qui moire, parfois, virant vers le bleu, tandis qu’une autre saisit des teintes qu’on imagine latentes, le sable, dans ces clichés de Robinson, nous adresse comme des signes. Ces cristaux fins nous rappellent combien nous formons un tout, avec cette nature « chaque jour un peu plus martyrisée ». Ces photographies, « qui font voir ce qui est au-delà de la matérialité » peuvent être alors observées soit comme une invitation, soit comme un cri d’alerte.
Le résultat était exposé devant nous, dans des grands formats 50 x 75 cm, le 17 février dernier dans la grande salle du Goethe Institute (ICBA) de Salvador. Une foule nombreuse se pressait pour ce vernissage qui rassemblait les Bahianais « amis de la nature ».
Et le photographe, qui ne fait pas son âge, voyait rappeler ses activités multiples, par ses amis chers comme le cinéaste José Umberto, le cameraman Roque Araújo, qui évoquait « les premiers reportages de Robinson en 1962, sur le tournage du film* de Ruy Guerra, à Milagres, à Bahia ». Et venait ensuite le tour du cinéaste Edgard Navarro qui insistait pour dire combien « Robinson lui avait enseigné le Ba Ba du cinéma, du point de vue technique », en ces années soixante. Le vertige des années était là, d’une certaine manière, pour tous ces jeunes sexagénaires.. D’autres militants de la cause environnementale, des écrivains, la fondatrice du premier restaurant macrobiotique de Salvador, étaient là aussi, autour d’un verre et d’un acarajé. Bahia « nature », en quelque sorte !
« Natureza Viva ». ICBA. Corrdedor da Vitória. Salvador. (photos Bahiaflâneur ET droits réservés)
* Os fuzis.

de gauche à droite : le directeur de l'ICBA, R. Roberto, R. Araújo, J. Umberto, la fille de R. Roberto.
Li o texto e considero importante o registro que você fez. Também você a fotografar aquele instante com o seu olhar, com suas observações que poderiam passar despercebidas e, no entanto, você fincou na areia os rastros daquela noite tão importante na vida de Robinson e dos seus colegas de dedicação à atividade artística. Achei graça dos detalhes observados com precisão. Você estava lá!!!! A exposição é uma bela surpresa, um mergulho nas areias cujas texturas mutáveis podemos apreciar. valeu, Bruno!