Danse (2) : José Ulisses da Silva, une lutte sans merci
L’héroisme de chaque jour : la concordance comme condition aux osmoses et aux alliances humaines et amoureuses. Les communs des mortels, au contraire des danseurs, n’ont pour base de comportement la synchronisation de leurs gestes. C’est pourtant le défi que la chorégraphe du montage José Ulisses da Silva s’est lancé. Cinquante minutes durant, à partir du cercle lumineux qui scinde la salle de spectacle en deux, où des sons hurlants et stridents, d’acier ou de bambous recouvrent l’espace, quatre hommes et trois femmes tentent de s’immiscer sur la planète Terre, sans la moindre harmonie.
Nos yeux de spectateurs ne percevront d’abord que son contraire, l’affrontement. Verbal ou physique. Des cris ou des empilements violents. Des courses éperdues. Des rais de lumière mais aussi beaucoup d’ombres. Des virevoltements incessants. Une planète sans frontière, où les porosités sont de tous ordres. Du spermatozoïde au géant immortel de deux mètres, l’agitation est de mise, pour toutes et tous. Il faudra l’insistance féminine et une certaine grâce, au son de l’accordéon qui réchauffe les coeurs, et par la voix off qui rappelle la souffrance du noir brésilien, pour qu’ils et elles se rencontrent. Entre temps, il aura fallu farouchement prendre et trouver sa place dans la file, pour la vie, au risque de sa vie, voire se glisser entre les corps, accompagner dans sa chute l’aimé(e) pour mieux le retrouver. Une pièce qui, par ses retournements incessants, ses longues pulsions musicales et les luttes corporelles de ses acteurs nous impose d’acquiescer aux mots du personnage interprété par Fritz Lang, dans le film « Le Mépris », lorsqu’il proférait : « La mort n’est pas une solution ».
José Ulisses da Silva. Par la compagnie Viladança. Le 7 avril 2011, au Teatro Vila Velha.
Avec Bárbara Barbará, Janahina Cavalcante, Mariana Gottschalk, Joffre Santos, Jorge Oliveira, Leandro de Oliveira, Sérgio Diaz.
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