Esclavagistes, ces fermiers qui font frémir
Le gouvernement fédéral a actualisé le 30 décembre 2011 la liste des patrons esclavagistes, pris en flagrant délit et condamnés. Créé en 2003, le cadastre inclut cinquante-deux « nouveaux » arrivants, pour un total de… 294 employeurs. Les entreprises qui figurent dans la « liste noire » se voient, notamment, suspendues de financements et de crédits, par la Banco do Brasil, par la Caixa Econômica Federal et par la BNDES.
L’Etat de Bahia se voit cité à de nombreuses reprises. Ainsi, Ademar Teixeira de Barros, fermier (Fazenda Pau Preto, Assentamento Pau Preto, Zona Rural) à Sebastião Laranjeiras, pour 70 travailleurs, a subi le contrôle en décembre 2010. En 2009, trente-neuf travailleurs ont été libérés de la Cia Melhoramentos do Oeste da Bahia (Fazenda Estrondo, km 70 – Rodovia Anel da Soja) sur la commune de Formoso do Rio Preto. Précédemment, en décembre 2008, soixante quatorze ouvriers exploitant le charbon de bois avaient vu leur joug cesser dans la propriété de Gilson Rocha de Mello de Barreiras, la Fazenda Reunidas Lagoa da Betania à Santa Rita de Cássia. Alors qu’en 2009 Ricardo Ferrigno Teixeira avait dû cesser le séquestre de quatre-vingt deux personnes, en son exploitation (Fazenda Campo Aberto – Estrada do Café), située au kilomètre quarante de la zone rurale de Barreiras. En décembre 2010, ce sont aussi 174 travailleurs qui furent sauvés par les inspecteurs du travail, exploités qu’il étaient par la Rotavi Industrial Ltda, à Jaborandi.
Etc. Etc.
Ai-je rêvé à entendre la déclaration de celui qui est ministre de l’économie depuis mars 2006, et au gouvernement depuis neuf années consécutives, Guido Mantega, à déclarer récemment : » il y a encore beaucoup à faire pour que le pays atteigne les mêmes niveaux que l’Angleterre, principalement dans les secteurs du social et de l’économie ». Avant de compléter : « (…) la tendance est que le pays se maintienne entre les meilleures économies du monde dans les prochaines années. Nous avançons à grand pas pour que le Brésil, dans un futur proche, soit un pays meilleur ».
La liste noire du gouvernement fédéral brésilien, de 22 pages, en PDF, est ici :
Il me semble que tu n’as pas rêvé !