Construction civile: 83% de noirs, sans être au noir…
C’est une étude ample et précise, commandée par la Federação dos Trabalhadores na Indústria da Construção e da Madeira no Estado da Bahia (FETRACOM-BA) qui prétend analyser le marché du travail dans le secteur de la construction civile. Rendue publique en janvier 2013, ses résultats montrent clairement l’augmentation du marché formel du travail dans ce secteur.
À Bahia, ainsi, entre 2000 et 2010, le nombre de personnes déclarées et salariées est passé de 80.280 à 164.732 (p.12 du document), soit une augmentation de plus de 105%.
Plus de la moitié des travailleurs (salariés, intérimaires, etc.) de ce secteur, au niveau national comme à Bahia, en 2010, était payé entre 1 et 2 salaires minimuns (678 reais en février 2013). La situation s’aggrave pourtant à Bahia où 13% des « occupés » ne dépassent pas le demi-salaire minimum quand ce pourcentage est de 5,8% au niveau national. De 2 à 5 salaires minimum, seuls 10% du secteur en est pourvu à Bahia, tandis que 20% des travailleurs, au niveau national, le touchent.
Durant ces quelque dix années, les personnes « noires » ont augmenté leur participation dans le secteur, à Bahia, de 51,6%, tandis que cette augmentation fut de 59,8% dans le pays (tabela 1.7, p.13). Mais la proportion de « noirs » embauchés et travaillant dans la construction civile,à Bahia, est de 83%, alors qu’elle n’est que de 60% au Brésil.
Une analyse en demi-teinte, donc, certes encourageante pour la croissance, mais Bahia reste toujours à la traîne de la Fédération… Avec encore beaucoup trop souvent d’inadmissibles et évitables terribles accidents du travail…
Les enquêteurs ont utilisé les données démographiques sur l’emploi fournies lors des deux derniers recensements démographiques (2000 et 2010) par l’IBGE – Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística et par les études de Pesquisas de Emprego e Desemprego (PED), produites par le DIEESE (Departamento Intersindical de Estatística e Estudos Socioeconômicos, fondé en 1955) et par la Fundação Seade (Fundação Sistema Estadual de Análise de Dados) référents à 2000 et 2011.
– La Fetracom-Ba
– Le rapport (43 pages, en PDF, en portugais).
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