Andrés Rubio: le trait, le papier, comme des éclats

andres1C’est, convaincu et persuadé par l’invitation d’un producteur musical argentin conquis par l’ambiance de Bahia, qu’Andrés, dessinateur, peintre, est venu d’Argentine il y a dix ans déjà, à Salvador. Et l’artiste de se livrer : « Mon dessin peut prendre un mois, avec trois traits ou mille traits ». Car pour ce trentenaire, né au sein d’une famille d’architectes, qui habite en plein centre-ville, « la théorie du dessin est de déconstruire. Car le dessin est toujours associé à une oeuvre non conclue ». Celui qui aime dessiner les corps me rappelle « combien il ya des moments où le trait est beaucoup plus fort que le visage qui me fait face ». Le visage passe alors au second plan, pour Andres.

En effet, en Argentine, dès ses six ans, il dessinait, dans les cours des théâtres où son père officiait comme architecte. Et il pouvait rester des heures durant avec ses crayons… Puis, à treize ans, il a intégré une école des beaux-arts de La Plata, à cinquante kilomètres de Buenos Aires. Resté là six ans entre cours de dessin et suivi d’un enseignement musical de deux ans, il était le benjamin du groupe. Car même s’il s’offusque avec raison que le dessin ait « toujours été minoré para rapport aux oeuvres finies », il peint également. Et l’exposition actuelle, qui me voit solliciter cet entretien, propose trois toiles de Andres. Mais le trait, le jet, l’éclat noir lacéré parfois d’une couleur reste son office principal.
andres3Timide, André me rappelle qu’il n’avait pas exposé de toiles depuis un polyptique, en 2002, lors du Salão de la Bienal de São Felix, où il conquit le Prix d’acquisition (Prêmio de acquisiçaõ). Parallèlement, il suivait déjà les cours libres du musée d’art moderne, à Salvador. C’est là que Caetano Dias, professeur et artiste, fit tout pour l’encourager. Un prix en 2006 (Braskem) vint entre temps le contempler pour ses dessins. Caetano, devenu « son guide », naturellement, le présenta au galeriste P. Darzé, qui lui « offrit » la même année, d’emblée, une exposition individuelle. Ce deuxième opus, dans cette galerie plus modeste du centre-ville, n’en est pas moins la confirmation d’un fusain-fusée, qui sait décrire,  comme l’éclair son voisin céleste, les angoisses et les passions de l’âme humaine.
andres3Andres Cisilino Rubio. Galerie du Conselho estadual da cultura da Bahia. Palacio da Aclamação. Campo Grande. Salvador. Du 29 mars jusqu’au 21 mai 2010.

Dessin du haut: « Dos pulsões, os tremores » – 2010 – 1,00×1,50m.
Dessin du bas: Eu não tenho hobby, eu vo tomá »  – 2010 – 1,10×1,20m.

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