Le « divin » collectif de Glauber Rocha
Il y a quelques semaines l’actuel ministre des Affaires étrangères du Brésil, Celso Amorim, a rendu public des annotations, jamais connues jusqu’alors, et écrites un mois avant sa mort, du cinéaste trouvées sur l’exemplaire d’un ouvrage possédé par le défunt metteur en scène bahianais. Dans la biliothèque personnelle du ministre, et dans les marges de la traduction en italien de « O império de Napoleão » de Stendhal*, que Glauber projetait adapter. À l’époque, en 1980, C. Amorim dirigeait l’Embrafilme, organisme public et national qui chapeautait la création cinématographique brésilienne et correspondait régulièrement avec Glauber, résident au Portugal.
Extraits :
– « O condutor do povo é um enviado de Deus – o coletivo é o divino que se indiviluadiza »/« Le conducteur du peuple est un envoyé de Dieu – le collectif est le divin qui s’individualise ».
– « O nacionalismo é a semente que germina no deserto social – os impérios materializam o inconsciente coletivo do povo através de seus patriarcas, que realizam as guerras purificadoras e fortificantes « ./« Le nationalisme est la graine qui germe dans le désert social – les empires matérialisent l’inconscient collectif du peuple via ses patriarches, qui réalisent les guerres purificatrices et fortifiantes ».
Dans le scénario de Glauber, le personnage Napoleão Viravante est un grand propriétaire de terres qui s’imagine la réincarnation de Napoléon, abandonne sa femme espagnole et va se marier avec sa maîtresse africaine, qui le tuera. Dans le fonds d’archives, actuellement hébergé par la fondation Tempo Glauber, 223 scénarios ou projets de livres sont encore inédits. Au milieu de 80.000 documents de toutes sortes, fruits de la création de celui qui réalisa vingt-deux films de tous métrages…
* Stendhal a écrit « Vie de Napoléon », et « Mémoires sur Napoléon ». Il n’est pas précisé de quel ouvrage original il s’agissait, dans la traduction italienne que lisait Glauber Rocha.
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