Rio de Janeiro, cidade maravilhosa, vacance oblige (10)
Botafogo épisode 2.
Pierre Clémenti. Oui, le comédien et cinéaste est à Botafogo… Il est présent, dans cette ville, à travers les archives du cinéaste bahianais Glauber Rocha, pour qui il a interprété en 1970 le premier rôle de Cabeças cortadas. Tourné en Espagne, Catalogne, aux alentours de Rosas et Cadaquês en mars et avril 1970, ce long métrage – « coprodução hispano brazyleyra » – ne fut montré que neuf ans plus tard au Brésil, alors sous le régime de la dictature… Peu de traces nous remémorent Clémenti, celui qui « signifie, selon Glauber à l’époque, dans l’Europe d’aujourd’hui ce que Marlon Brando signifie dans l’Amérique d’hier ». La totalité des archives sont entreposées, étudiées, classées, dénombrées, détaillées depuis de très nombreuses années par quelques permanents et stagiaires de la fondation qui porte le nom de Tempo Glauber, encadrés par la mère et l’une des filles du cinéaste, Paloma.
La numérisation des documents – scénarios, plans de travail, notes manuscrites – laisse bien entrevoir les rôles impartis à P. Clémenti : « Clementi tue Dias » « Clementi couronne Rosa » « Clementi guérit l’aveugle »… Une demi-douzaine de photographies, souvent en compagnie de Francisco Rabal et largement diffusées dans le monde, sont aussi présentes dans les chemises de papier très soigneusement rangées et classifiées. Les documents disent seulement que l’agence espagnole de photographes de plateau engagée par la production se nommait Filmscontacto. Mais l’une d’elles (voir la vignette et ci-dessous) très peu connue, signée Manuel Esteban, prise pendant le tournage, nous montre Pierre Clémenti et sa compagne la faux…
Un reportage sur le tournage de Cabeças Cortadas fut également effectué par des journalistes du quotidien catalan TeleXpress, et publié le 25 mars 1970. Annoncé en haut de la couverture et occupant toute la dernière de couverture (p. 28). L’illustration ci-dessous est une partie de cette dernière. Les photos noir et blanc sont signées Colita et ont été prises sur la commune de La Bisbal del Ampurdán, à Girona, en Catalogne.
Ruy Gardnier fut notre guide dans la grande maison de la rua Sorocaba… Il est chercheur à Tempo Glauber, professeur, critique de films au quotidien O Globo depuis 2006. Il parle français, qu’il a appris en lisant les Cahiers du Cinéma, Serge Daney, Jean Douchet et Michel Foucault. Il a fondé sur internet en 1998 le blog Contracompo et écrit sur la musique, en 2011, dans le blog http://camarilhadosquatro.wordpress.com.
http://www.derives.tv/spip.php?article219
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